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Sécheresse : lettre ouverte aux acteurs de l’eau
Face à la situation de sécheresse actuelle et aux difficultés de la gestion de la ressource en eau, l’ensemble du réseau FNE Provence-Alpes-Côte d’Azur adresse une lettre ouverte aux acteurs de l’eau pour un un sursaut collectif dans la mise en œuvre une gestion intégrée, anticipée et concertée de la ressource en eau en adéquation avec la situation de crise qui s’installe.
Après un été émaillé d’arrêtés sécheresse en 2021, ni l’automne, ni l’hiver 2021-2022 ni le printemps n’ont apporté la moindre pluie espérée. Dès fin mars ou début avril, les cumuls pluviométriques étaient déficitaires dans une grande partie de la région (-30% au niveau régional, jusqu’à -48% pour les Alpes Maritimes) et se sont depuis accentués (plus de 75% de déficit dans la moitié Ouest des Bouches du Rhône ou sur le littoral). En conséquence, les sols sont secs, les débits des cours d’eau connaissent un étiage précoce et marqué sur l’ensemble de la région, et une grande majorité des nappes souterraines sont significativement en-dessous de leurs niveaux moyens. A quoi s’ajoute une évapotranspiration importante du fait des températures élevées du printemps.
Pourtant, depuis ce début d’année et en dépit de tous les signaux d’alerte (manque de pluie, températures élevées, succession d’années les unes toujours plus chaudes que les précédentes), nous fermons collectivement les yeux. La neige est très peu tombée cet hiver et a tout aussi rapidement fondu.
Nous sommes aujourd’hui en situation de sécheresse avérée : cours d’eau, nappes, sols ont atteint des niveaux habituellement observés au cœur de l’été.
Les zones littorales (Marseille, Toulon notamment) pourtant dépendantes de bassins particulièrement touchés ne sont qu’au stade « vigilance » quand les territoires d’alimentation sont en alerte. Les premiers arrêtés sécheresse sont survenus dès fin mars, avec 2 à 3 mois d’avance par rapport aux années précédentes. L’irrigation, notamment en basse Durance, semble avoir commencé tôt elle aussi, justement en raison de l’absence de précipitations hivernales.
Nos associations dénoncent une gestion de la ressource souffrant d’un tropisme économique et d’un manque criant d’anticipation, l’absence de solidarité et l’absence de vision et d’action à long terme.
Nous appelons à un sursaut collectif, notamment de la part des autorités de l’Etat et des collectivités territoriales pour mettre en œuvre une gestion intégrée, anticipée et concertée de la ressource en eau en adéquation avec la situation de crise qui s’installe.