La Micro-forêt du Hérisson
La micro-forêt du hérisson est un projet de plantation d’arbres selon la méthode Miyawaki. L’objectif est de favoriser le retour de la biodiversité fonctionnelle et la vie du sol tout en sensibilisant le public à ce sujet.
Pourquoi agir ?
Le déclin de la biodiversité à l’échelle mondiale est largement reconnu et se produit à un rythme sans précédent dans l’histoire de l’humanité — un million environ d’espèces animales et végétales dans le monde sont actuellement menacées d’extinction [Source].
L’intensification agricole est l’une des principales causes de la perte de biodiversité et de la dégradation des écosystèmes en Europe [Source]. En effet, cette pratique a transformé des paysages autrefois variés, composés de petites parcelles et d’habitats pour la faune et la flore, en un terrain homogène et continu nécessitant un travail appauvrissant le sol. Il en résulte une diminution de l’abondance et de la diversité de la végétation naturelle et, par la suite, de celles des espèces animales [Source] et notamment des insectes.
Face à cette situation alarmante l’association France Nature Environnement des Alpes de Haute Provence souhaite créer un « îlot de biodiversité », qui soit diversifié et fonctionnel de manière rapide et ce, grâce à une méthode innovante : la méthode Miyawaki.
La méthode Miyawaki
Principe
- Une attention particulière est portée au sol, qui doit être suffisamment riche et meuble pour que les jeunes racines s’y implantent bien. Pour cela, il peut être amendé grâce à des matériaux naturels et locaux.
- Une plantation dense d’arbres, à raison de 3 arbres / m², afin de favoriser la communication racinaire, de limiter la croissance d’herbes adventices et de créer une situation de compétition vertueuse pour la lumière permettant une croissance rapide.
- Une sélection diversifiée d’espèces indigènes. Ce qui revient à choisir entre 15 à 30 espèces afin de maximiser la biodiversité qui pourra s’y installer.
Avantages
- En raison du nombre important d’espèces végétales, les micro-forêts sont plus riches en biodiversité qu’une plantation forestières classique [Source].
- En permettant un meilleur enracinement et donc une résistance accrue aux conditions météorologiques extrêmes, cette méthode offre une meilleure reprise des plantations par rapport aux reboisements classiques [Source].
- Les micro-forêts nécessitent qu’une faible intervention humaine. L’arrosage raisonné et l’arrachage des adventices n’est à effectuer que durant les 3 premières années avant d’assurer la reprise des plants.
La micro-forêt du Hérisson
Adaptation de la méthode au terrain
Au total, 315 arbres ont été plantés sur le terrain de 200 m². La méthode Miyawaki consistait en la plantation de 3 arbres au m². Cependant, des arbres étaient déjà présents sur le terrain utilisé, nous avons donc fait le choix de ne pas planter de nouveaux plants sur la surface du terrain occupé par leurs racines. Ainsi, 105 m² étaient disponibles pour la plantation des nouveaux arbres.
Espèces sélectionnées
25 espèces végétales ont été sélectionnées en fonction de leur adaptation au territoire. Les espèces locales, considérées comme menacées et/ou mellifères ont été privilégiées. Ces espèces sont présentes dans les différentes strates d’occupation (arbuste, haute tige, basse tige).
Nous avons notamment planté des cerisiers, noyers, pommiers, érables champêtres, chênes pubescents, pruniers, arbousier, argousier, sorbiers, cognassiers, cornouillers mas, aubépines, noisetiers, etc.
La plantation
Les 2 et 3 décembre, les 315 arbres ont pû être plantés et le grillage protégeant la forêt a pu être posé grâce à l’organisation d’un chantier participatif. Ce sont 200 élèves et plus de 50 personnes qui sont venus nous prêter main forte.
Le suivi scientifique
Les données scientifiques au sujet des bénéfices des micro-forêts étant très restreintes nous souhaitons partager les résultats du projet au sein de la communauté scientifique. Nous prévoyons des résultats dans différents domaines.
Survie et évolution de la plantation : nous visons un taux de survie des plants similaire à ceux observés dans le cas de micro-forêts, soit environ 80% et estimons la vitesse de croissance des plants entre 0,3 et 1 m/an.
Qualité du sol et biodiversité : la diversité végétale introduite grâce à la forêt Miyawaki devrait permettre la diminution de l’érosion des sols et leur assurer une meilleure stabilité. Nous prévoyons que la vie dans le sol sera également améliorée : hausse de la biodiversité du sol telle que les réseaux microbiens (bactériens, mycorhiziens) et la pédofaune (vers, insectes sociaux, cloportes, collemboles, acariens, nématodes) sera observée ainsi qu’un accroissement de la biodiversité (faune et flore).
- Séquestration du CO2 : l’évaluation des quantités de carbone absorbées par la micro-forêt se fera sur plusieurs années. Les plants absorberont plus de CO2 durant les premières années du projet. Du fait de la croissance plus rapide des plants dans une forêt Miyawaki que dans une plantation classique, l’absorption du CO2 devrait être plus rapide. Nous estimons ainsi au bout de 15 ans que la micro-forêt aura absorbé 8 tonnes d’équivalent carbone.
Aspect pédagogique
Nous souhaitons que les habitants et usagers du territoire soient impliquées dans le projet. Des visites pour les élus, élèves et grand public seront organisées.
Partenaires financiers