SDAGE
Communiqué de presse
Démocratie
Eau

Deux enjeux majeurs au cœur du futur SDAGE 2028-2033 !

Publié le 17 octobre 2025 par FNE PACA

Actualité du mouvement FNE

Ce mercredi 15 octobre 2025 s’est réunie à Châteauneuf-le-Rouge (Bouches du Rhône) la Commission Géographique Provence Alpes Côte d’Azur – Durance. Durant cette journée, les responsables de l’Agence de l’Eau nous ont proposé de travailler à la préparation du SDAGE 2028-2033 en ateliers ciblant 2 enjeux majeurs. Les représentants de France Nature Environnement au sein de cette instance de la démocratie de l’eau ont fait valoir leurs vues à l’heure où la nature ne tient qu’à un fil.

Le moment est venu de vivre dans les limites de notre planète.

L’Europe reste accrochée à une croissance non durable, important des matières premières et consommant plus de trois fois sa juste part des ressources planétaires. Le 29 avril de cette année, elle avait déjà atteint son « Jour du dépassement de la Terre », le jour où la consommation dépasse ce que notre Terre peut régénérer en un an. 

Nous avons besoin de toute urgence de politiques appropriées (dédiées, contraignantes, financées, mises en œuvre, appliquées) pour protéger et restaurer ces ressources vitales.

Le septième rapport de l’Agence européenne pour l’environnement, intitulé « Europe’s environment 2025 », pointe que si des progrès ont été réalisés dans la lutte contre le changement climatique et la pollution, l’état général de l’environnement en Europe reste très inquiétant. La nature ne tient qu’à un fil : la plupart des tendances environnementales sont préoccupantes et posent des risques majeurs pour la prospérité économique, la sécurité et la qualité de vie de l’Europe. 

Les eaux gravement polluées et l’aggravation des impacts du changement climatique s’avèrent être nos principaux défis. 81% des habitats, 39% des oiseaux et 62% des espèces non aviaires d’intérêt communautaire sont dans un état médiocre ou mauvais. Nous avons besoin de toute urgence de politiques appropriées (dédiées, contraignantes, financées, mises en œuvre, appliquées) pour protéger et restaurer ces ressources vitales.

Les pressions exercées par les activités humaines sont en cause : 60 à 70 % des sols sont dégradés, la biodiversité s’effondre sous le poids d’une production et d’une consommation non durables. Les eaux européennes sont gravement contaminées, 62 % d’entre elles n’ayant pas un bon état chimique. Les résultats s’ajoutent aux preuves que l’agriculture intensive par les nutriments et pesticides qu’elle génère exerce une pression extrême et croissante sur nos eaux. 

Ce n’est pas le moment de revoir nos ambitions à la baisse. L’Europe a les politiques, les outils et un mandat public clair. Le court-termisme n’est pas une option : retarder l’action est beaucoup plus coûteux. Le moment est venu de construire un avenir où nous pouvons vraiment bien vivre, dans les limites de notre planète.

Restaurer et protéger les milieux aquatiques

Alors que montent les tensions sur l’eau, les milieux ne peuvent plus servir de variable d’ajustement.

La Directive-cadre sur l’eau (DCE) a fixé en octobre 2000 la ligne à suivre : atteindre le bon état de chaque masse d’eau pour l’ensemble des États-membres. La date butoir a été fixée à 2015, avec toutefois des possibilités de report d’échéance ou d’objectifs moins stricts, sous réserve de leur justification, jusqu’en 2027.

Alors pourquoi malgré l’adoption de documents qui comprennent une partie opérationnelle via le programme de mesures et qui ont reçu l’agrément de toutes les parties (élus, économie, associatif) sommes-nous au final loin du compte, voire en régression, sur le bon état ?

C’est la question essentielle à laquelle il faut répondre si on ne veut pas multiplier les exercices en épuisant toutes les parties faute de résultats !!!

Deux séries d’ateliers du jour étaient construits autour de 2 thèmes : 

  • Les politiques d’aménagement du territoire : si les sujets de protection et de mise en valeur des milieux aquatiques et des ressources ne sont pas pris en compte, transcrits dans les documents de planification, c’est peine perdue !!
  • Les effets du changement climatique : ceux-ci constituent une pression supplémentaire sur les milieux que seule la poursuite d’une politique volontariste de protection et de restauration permettra de diminuer. Le lien avec la biodiversité est essentiel en ce qu’il constitue (ou devrait constituer) une partie des réponses. Mobilisons toujours davantage les solutions fondées sur la nature.

Préserver la démocratie de l’eau !

Nos représentants ont enfin insisté sur l’importance de préserver les Agences de l’Eau, les comités de bassin et toutes les instances locales de dialogue, d’écoute et d’intermédiation qui font vivre la démocratie de l’eau et l’engagement collectif pour nos communs. Alors que nous assistons à un retour en arrière sans précédent sur toutes les politiques environnementales, à des prises de position dogmatiques sans réelles visions, ces parlements de l’eau constituent des instances précieuses d’écoute et de débats d’où peuvent se dégager une compréhension et des positions partagées.

On a besoin de tout le monde pour avancer. Au travail !

Contacts presse
  • Frédérique Lorenzi, représentante FNE Provence Alpes Côte d’Azur au Comité de Bassin
  • Bernard Patin, représentant FNE Provence Alpes Côte d’Azur au Comité de Bassin
  • Annelise Muller, chargée de mission Eau et Mer, Lou-Anne Buan, chargée de communication, 04 91 33 44 02 / 06 69 23 48 10