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Objectif monde vivable : l'analyse des programmes

Publié le 31 mars 2022

FNE a envoyé à tous les candidates et candidats à l’élection présidentielle un questionnaire leur demandant l’avenir qu’ils nous préparent. Climat, biodiversité, santé-environnement : sur ces trois thématiques, il leur a été demandé de partager leur vision à l’horizon 2050 et les mesures qu’ils prendront pendant le prochain quinquennat pour placer la France sur cette trajectoire.

Cette analyse se base sur leurs réponses ainsi que leurs programmes et déclarations complémentaires.

Le hériscore prend en compte l’ensemble des positions et propositions des candidats mais les analyses ci-dessous ne citent que les plus significatives ou parlantes. Les réponses sont évaluées à l’aune de leurs ambitions pour 2050 et de la crédibilité et cohérence du chemin pour y arriver, ainsi qu’en fonction de la reprise de mesures que nous avons proposées.

Anne HIDALGO

Parti Socialiste

SON OBJECTIF POUR 2050

La neutralité climatique (c’est-à-dire l’équilibre entre les émissions produites et les capacités d’absorption de la planète), donc le respect de l’Accord de Paris, comme le demande France Nature Environnement.

LES MESURES QUELLE PROPOSE POUR ATTEINDRE CET OBJECTIF

  • Transport

Les mesures proposées par Anne Hidalgo sont concrètes et positives. Pour le transport des personnes, elle veut rendre le train plus accessible (investir massivement, développer les trains de nuit, redynamiser les petites lignes du quotidien, baisser la TVA…) et développer les mobilités douces (doubler le fonds vélo et aménager les routes pour faciliter l’usage du vélo, rendre obligatoire le forfait mobilité durable pour les entreprises).

Pour le transport de marchandises, elle prévoit une revitalisation des voies régulières de fret maritimes et fluviales dans le respect de la biodiversité. Mais il faudra également stopper les subventions aux camions de transport de marchandises les plus polluants pour que la route cesse d’être plus avantageuse que le rail.

  • Logement

Anne Hidalgo vise la rénovation énergétique de 760 000 logements privés par an, avec plusieurs dispositifs incitatifs : aucun frais à avancer au moment des travaux, loyers encadrés en fonction de la performance énergétique du logement… Nous regrettons néanmoins l’absence d’une obligation progressive de rénover lors de la vente des biens immobiliers (voir les propositions du collectif Rénovons !).

  • Energie

Anne Hidalgo promet un pacte énergétique pour arriver à terme à 100% d’énergie renouvelable. Les spécialistes ont démontré que c’était possible. Pour atteindre cet objectif ambitieux, elle prévoit des investissements et une planification au niveau des territoires, tout en donnant une priorité absolue à la sécurité alimentaire et la préservation de la biodiversité.

Nous aurions aimé une date de sortie plus clairement définie pour le nucléaire, qu’Anne Hidalgo dit voir « comme énergie de transition ». Nous ne pourrons certes pas sortir du nucléaire du jour au lendemain, mais de nombreuses centrales arrivent en fin de vie : des décisions doivent donc être prises rapidement pour ne plus investir dans une technologie sans avenir. Pas de construction prévue de nouveaux EPR, ce qui est une bonne chose étant donné le coût prohibitif de ces installations et le temps nécessaire pour les construire tout comme le risque de les voir prises comme cible en cas de guerre ou de terrorisme. Nous apprécions aussi la volonté de chercher de solutions alternatives au stockage souterrain des déchets radioactifs à Bure.

  • Industrie

Pour réduire de 50% les émissions de CO2 de l’industrie d’ici à 2035 et rendre notre économie plus circulaire, Anne Hidalgo propose un taux de TVA réduit sur les produits issus du recyclage et du réemploi, une relance du Fonds réemploi solidaire, un grand plan de développement des achats publics circulaires avec les collectivités et enfin, un livret de développement industriel par l’écologie afin de flécher l’épargne des Français vers les projets industriels créateurs d’emplois et décarbonant notre économie.

SON OBJECTIF POUR 2050

Suivre les recommandations de la Plateforme Intergouvernementale scientifique et politique sur la Biodiversité et les services Ecosystémiques (IPBES). Nous apprécions le recours prévu aux solutions fondées sur la nature et l’accent mis sur la nécessaire implication des régions.  

LES MESURES QUELLE PROPOSE POUR ATTEINDRE CET OBJECTIF

  • Artificialisation

Anne Hidalgo promet d’atteindre Zéro Artificialisation Nette d’ici 2030 (cela veut dire que pour chaque parcelle de nature artificialisée, une parcelle artificialisée devra être rendue à la nature), notamment via une loi foncière mettant un coup d’arrêt à la pression sur la surface agricole et en priorisant la rénovation du bâti et la reconstruction de la ville sur la ville.

Nous aurions aimé un peu plus de précisions sur les mesures concrètes vu son action à Paris.

  • Protection des milieux

Pour la protection des océans, Anne Hidalgo propose un prélèvement «1% océans» sur les budgets publicitaires des entreprises pour la prévention des déchets dans les espaces maritimes, plusieurs mesures pour lutter contre le plastique et une politique publique de pêche et d’aquaculture 100 % durable en 2030 (sans préciser néanmoins si cela signifie l’interdiction des pratiques les plus impactantes dans les aires protégées ou lors de période à risque pour la capture de dauphins).

Pour la forêt, elle prévoit un grand plan d’investissement de reboisement et de diversification des essences, mais également le renforcement des moyens humains dédiés. Par ailleurs, elle veut rendre contraignante la stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée.

  • Protection des espèces

Anne Hidalgo promet l’interdiction des pratiques de chasse les plus cruelles, et de retirer toutes les espèces menacées de la liste des espèces autorisées à la chasse, mais rien sur les jours sans chasse.

  • Elevage

Anne Hidalgo promet le lancement d’Assises du bien-être animal, ce qui devrait permettre des progrès en la matière.

  • Droit de l’environnement

L’inscription dans la Constitution d’un principe de non-régression du droit de l’environnement et d’une obligation de lutter contre la dégradation de la biodiversité sont également des mesures positives.

SON OBJECTIF POUR 2050

« Zéro Pollution », donc ce que vise l’UE et ce que demande France Nature Environnement.

LES MESURES QUELLE PROPOSE POUR ATTEINDRE CET OBJECTIF

Anne Hidalgo souhaite une grande politique de Santé publique, incluant la santé environnementale, avec un pilotage et des moyens renforcés, notamment pour les collectivités territoriales. Elle promet également une évaluation de l’impact sur la santé des grands projets d’aménagement envisagés par les collectivités territoriales.

  • Agriculture et alimentation

Anne Hidalgo promet d’interdire le glyphosate et les néonicotinoïdes dans les 100 premiers jours du quinquennat et de sortir de l’usage des engrais de synthèse et pesticides, notamment en promouvant des modes de production vertueux, dont l’agriculture biologique et l’agroécologie. Pour cela, elle annonce la mise en place d’une PAC plus verte, et d’un soutien aux petites et moyennes fermes pour une transition permettant d’atteindre 30 % de la surface agricole utile en agriculture biologique en 2030.

Elle annonce également un plan pour améliorer l’autonomie européenne en termes de protéines végétales dès 2030, mesure très importante à la fois pour faire baisser l’impact climatique de notre alimentation et pour regagner de la souveraineté alimentaire.

  • Qualité de l’eau

Anne Hidalgo veut sortir à terme des engrais azotés, grâce à des incitations dans la PAC et sa déclinaison nationale. Nous aurions aimé des mesures plus fortement incitatives pour mieux appliquer le principe pollueur-payeur (augmentation de la redevance pour pollution diffuse et taxation de l’azote).

Ce qui nous met en boule 

Nous regrettons l’absence d’engagement à organiser un débat démocratique sur l’énergie et à tenir compte de ses résultats, afin de permettre aux citoyens de se prononcer sur cet enjeu capital.  

Anne Hidalgo affirme vouloir « s’appuyer sur les associations, les syndicats, les acteurs locaux », principe qui nous convient parfaitement. Mais notre expérience au quotidien avec la Maire de la capitale nous incite à la plus grande prudence sur ce point.

Coups de cœur  

Les mesures relatives aux financements sont très positives :

  • les aides publiques aux entreprises seront conditionnées à un strict respect de critères sociaux et environnementaux, avec obligation de restitution en cas de violation des engagements pris ;
  • les dépenses publiques défavorables à l’environnement seront réduites ;
  • les placements liés aux énergies fossiles seront surtaxés ;
  • les fonds qui nuisent à la biodiversité seront redirigés vers sa restauration. 

L’impôt de Solidarité sur la Fortune Climat et Biodiversité proposé peut être une mesure intéressante pour s’attaquer à un sujet majeur : les 1 % les plus fortunés sur Terre émettent davantage des gaz à effet de serre mondiaux (17 %) que les 50 % les plus pauvres (12 %).

Hériscore global d’Anne Hidalgo

télécharger la réponse complète de Hidalgo

Yannick JADOT

Europe Ecologie Les Verts

SON OBJECTIF POUR 2050

La neutralité climatique (c’est-à-dire l’équilibre entre les émissions produites et les capacités d’absorption de la planète), donc le respect de l’Accord de Paris et ce que demande France Nature Environnement.

LES MESURES QU’IL PROPOSE POUR ATTEINDRE CET OBJECTIF

  • Transport

Des mesures concrètes pour développer le train (notamment du train de nuit), avec des investissements à la hauteur des besoins (4 milliards/an) et des mesures pour permettre à tous d’utiliser les moyens de transports les moins émetteurs (TVA réduite pour les transports en commun, forfait mobilité amélioré…).

  • Logement

Des mesures fortes pour enclencher les rénovations de bâtiment nécessaires pour consommer moins d’énergie et sortir les plus démunis de la précarité énergétique : des investissements bien calibrés (10 Mds par an), des obligations claires (création d’un droit opposable à la rénovation pour les locataires), une priorité à l’accompagnement des plus démunis (priorité des aides aux ménages précaires pour un reste à charge zéro pour eux) et exigence sur l’efficacité des travaux (obligation du caractère global et performant pour chaque rénovation).

  • Energie

Des mesures concrètes pour développer les énergies renouvelables, seules capables de prendre le relai des énergies polluantes pour faire baisser rapidement nos émissions, comme l’extension de l’obligation d’ajouter des dispositifs de production d’énergies renouvelables aux bâtiments industriels). On apprécie l’attention portée aux enjeux biodiversité dans leur développement. On salue l’engagement de ne pas ouvrir de nouvelles centrales nucléaires et de fermer progressivement les réacteurs actuellement en fonctionnement, tout comme le choix d’arrêter le projet d’enfouissement des déchets nucléaires à Bure.

  • Industrie

Nous retenons notamment la volonté de structuration des filières de réparation, de réemploi et de recyclage dans tous les secteurs d’activité s’y prêtant et la réduction de la TVA de 20% à 5,5% sur l’ensemble des services de réparation, bons outils pour s’orienter vers une économie plus circulaire.  

Notons également l’attention à nos émissions importées avec notamment l’interdiction dès 2023 de l’importation du gaz et pétrole de schiste et l’encadrement des produits importés pour qu’ils n’aggravent pas la déforestation partout dans le monde.

Suivi : de nouveaux indicateurs de richesse sont proposés, pour que le PIB ne soit plus l’indicateur unique pour évaluer les activités du pays. Nous regrettons que la carte carbone ne soit pas mentionnée.  

SON OBJECTIF POUR 2050

Pas d’objectif chiffré dans la réponse qui nous a été envoyée mais une volonté d’agir contre toutes les pressions sur la biodiversité identifiées et de mesurer l’efficacité de l’action à l’aune d’indicateurs bien définis (artificialisation, qualité de l’eau, de l’air et des sols, état de préservation des espaces naturels). 

LES MESURES QU’IL PROPOSE POUR ATTEINDRE CET OBJECTIF

  • Artificialisation

Pour lutter contre cette cause majeure d’effondrement de la biodiversité, Yannick Jadot propose l’instauration de la règle de “ zéro artificialisation nette” dans les documents d’urbanisme d’ici 2025 (cela veut dire que pour chaque parcelle de nature artificialisée, une parcelle artificialisée devra être rendue à la nature), un plan de réhabilitation des friches industrielles et urbaines et un moratoire sur les entrepôts de e-commerce : des mesures ambitieuses et efficaces.

  • Protection des milieux

Yannick Jadot propose notamment un renforcement des aires naturelles protégées, de leur financement et de leur gouvernance, avec notamment des aires marines protégées et la volonté de pousser un objectif similaire au niveau mondial.  

Nous avons apprécié les réponses détaillées sur certains milieux. Pour les océans, il propose de protéger les fonds marins des velléités minières, des mesures concrètes pour réduire les plastiques, ainsi que d’encadrer les techniques de pêche pour lutter contre celles qui sont destructrices tout en favorisant celles qui sont sélectives, pour épargner les dauphins trop souvent pris dans les filets. Afin de préserver la forêt, précieux et fragile outil face au changement climatique, il propose notamment l’interdiction des coupes rases, la libre évolution de certaines parcelles, la limitation des prélèvements en bois…

  • Protection des espèces

Yannick Jadot souhaite revoir notre rapport à la faune sauvage et encadrer strictement les pratiques qui y portent atteinte. Il prévoit notamment une interdiction de chasser les espèces en mauvais état de conservation, comme nous le demandons. Nous nous retrouvons également sur l’interdiction de la chasse certains jours pour permettre aux citoyens d’accéder à la nature en toute sécurité.

  • Elevage

Un engagement important d’un point de vue éthique pour réduire la pollution par les nitrates le remplacement de l’élevage industriel par un élevage agroécologique en 10 ans en mobilisant les aides publiques.

  • Financement

L’écoconditionnalité généralisée des aides publiques promise est une mesure clé de la transition écologique.

SON OBJECTIF POUR 2050

L’objectif de “Zéro Pollution” en 2050, donc ce que vise l’UE et ce que demande France Nature Environnement;

LES MESURES QU’IL PROPOSE POUR ATTEINDRE CET OBJECTIF

  • Agriculture et alimentation

Yannick Jadot ambitionne la division au moins par deux de l’usage des pesticides et des engrais de synthèse en France sur le quinquennat. Il promet d’interdire les pesticides les plus dangereux. À l’échelle européenne, sortie complète des pesticides en 2030, des mesures pour favoriser le développement de l’agriculture biologique et une alimentation moins carnée (TVA à 0 %, alimentation 100 % biologique, moins carnée, plus locale, de qualité et équitable dans la restauration collective). On retrouve également une mesure clé pour réussir la transition agroécologique : la réorientation des aides de la PAC

Autre point important : la sortie des traités de libre échange qui favorisent l’importation de produits qui n’ont pas été faits avec le même niveau d’exigence écologique et social que chez nous.

  • Substances chimiques

Peu de mesures détaillées à ce sujet, notamment sur l’étiquetage des substances chimiques.

  • Qualité de l’eau

Yannick Jadot vise l’atteinte des objectifs européens de bon état des masses d’eau, avec des mesures précises comme la protection des zones de captage et en bord de cours d’eau (20 m), des moyens accrus aux agences de l’eau et la taxation des engrais azotés, qui montrent une connaissance des réalités du terrain.

Ce qui nous met en boule 

Nous regrettons l’absence d’engagement à organiser un débat démocratique sur l’énergie et à tenir compte de ses résultats, afin de permettre aux citoyens de se prononcer sur cet enjeu capital.  

Un point d’attention : si « La méthode est celle de la démocratie », ce qui est important, peu de choses sur la reconnaissance des associations et leur rôle dans la transition écologique.  

Coups de cœur  

Nous avons apprécié la réponse rapide, complète et extrêmement détaillée de Yannick Jadot à notre questionnaire : pas de doute, il a vraiment travaillé le sujet !L’absence de mesures défavorables à la transition écologique, qui est vraiment mise au cœur du programme, démontre une vraie recherche de cohérence. Nous avons également apprécié l’attention portée aux mesures d’accompagnement sociale pour que la transition écologique soit juste et ne laisse pas les plus démunis en difficulté.  

L’inscription promise du principe de non-régression dans notre Constitution est une bonne garantie d’aller toujours de l’avant dans la transition écologique.  

Hériscore global de Yannick Jadot

la réponse complète de yannik jadot

Emmanuel MACRON

La République en Marche

SON OBJECTIF POUR 2050

La neutralité climatique (c’est-à-dire l’équilibre entre les émissions produites et les capacités d’absorption de la planète), donc le respect de l’Accord de Paris, comme le demande France Nature Environnement.

LES MESURES QU’IL PROPOSE POUR ATTEINDRE CET OBJECTIF

  • Transport

Emmanuel Macron veut continuer à investir pour devenir leader de l’hydrogène vert, produire des millions de véhicules électriques et hybrides, et le premier avion bas carbone. Il veut que les voitures électriques soient abordables pour tous grâce à une filière 100% française. Ces derniers peuvent être utiles pour les déplacements contraints mais ne sont pas une panacée car ils accroissent notre consommation d’électricité.

Nous regrettons qu’il n’y ait rien sur le développement des transports en commun ou les mobilités douces, notamment le vélo. Emmanuel Macron affiche une vision techno-solutioniste, dont on sait qu’elle est très insuffisante pour relever le défi du changement climatique.

  • Logement

Il vise 700 000 logements par an rénovés avec des solutions proposées à tous les Français, dont certaines sans aucune avance de frais. Cet objectif est louable mais aucune mesure concrète n’est pour l’instant proposée pour aller au-delà de ce qui a été fait lors du mandat actuel.

  • Energie

Emmanuel Macron souhaite la multiplication par 10 de notre puissance solaire et l’implantation de 50 parcs éoliens en mer d’ici 2050, et bâtir une filière française de production des énergies renouvelables, avec une planification déclinée dans chaque territoire, par les régions, départements, communes, pour des choix locaux sur la production d’énergie (solaire, éolien…) et la décarbonation. C’est une bonne chose car les spécialistes s’accordent à dire que leur développement est incontournable.

En matière de nucléaire, il prévoit de construire 6 EPR (nouveau type de centrales nucléaires), et d’étudier 8 EPR supplémentaires, alors même que leur coût est prohibitif, que personne ne maîtrise leur construction et que le nucléaire nous rend dépendant et vulnérable.

  • Industrie

Pour réduire massivement les exportations de déchets, Emmanuel Macron veut développer les filières industrielles françaises de recyclage, ce qui est positif mais loin d’être suffisant. Il manque des mesures sur le réemploi pour rendre notre économie plus circulaire. Il veut également mettre en place une taxe carbone aux frontières de l’Europe, ce qui est positif mais déjà en cours de négociation au niveau européen. Mesure originale, il veut faire dépendre obligatoirement la rémunération des dirigeants des grandes entreprises du respect des objectifs environnementaux et sociaux de l’entreprise.

  • Suivi

Pas de nouveaux indicateurs prévus, on garde donc la mesure de la croissance économique comme unique critère d’évaluation des politiques publiques.

SON OBJECTIF POUR 2050

Nous l’ignorons.

LES MESURES QU’IL PROPOSE POUR ATTEINDRE CET OBJECTIF

  • Artificialisation

Rien sur le sujet alors que ce phénomène est une des causes majeures de disparition de la biodiversité.

  • Protection des milieux

Emmanuel Macron annonce vouloir protéger toujours mieux nos littoraux, montagnes, forêts et espaces naturels. Nous ne pouvons que saluer l’intention mais très peu de mesures concrètes viennent démontrer cette volonté.  Pour les forêts, il veut planter 140 millions d’arbres d’ici la fin de la décennie et investir dans la filière française du bois. Il prévoit aussi une grande stratégie maritime pour notre pays, mais le fait que les acteurs de la protection de l’environnement ne soient pas mentionnés dans les acteurs à consulter laisse à penser que cette stratégie est essentiellement économique et non protectrice de ce milieu, pourtant fragile et en détresse. 

L’information claire dès l’achat sur l’impact environnemental des produits courants (cosmétique, vêtements…) qu’il annonce pourra néanmoins aider à réduire l’impact de ces produits sur les milieux.

  • Protection des espèces

Rien sur le sujet.

  • Elevage

Rien sur le sujet.

  • Financements

Rien sur le sujet.

SON OBJECTIF POUR 2050

Nous l’ignorons. Nous notons une volonté positive de donner la priorité à la prévention mais aucun lien n’est fait avec la santé-environnement alors que selon l’ONU, les pollutions et les atteintes à l’environnement causées par l’homme sont responsables d’un quart des morts prématurées et des maladies à travers le monde. 

LES MESURES QU’IL PROPOSE POUR ATTEINDRE CET OBJECTIF

  • Agriculture et alimentation

Très peu de propositions à ce sujet dans le programme d’Emmanuel Macron, et toutes orientées vers une approche très techniciste de l’agriculture, avec un investissement massif dans l’innovation : robotique, numérique, sélection variétale… Rien pour l’agroécologie.

  • Substances chimiques :

Rien à ce sujet.

  • Qualité de l’eau

Rien à ce sujet.

  • Pollution des sols

Emmanuel Macron annonce vouloir dépolluer les anciennes décharges.

Ce qui nous met en boule 

Que la transition écologique ne soit même pas correctement intégrée, alors qu’elle devrait l’être comme priorité et fil rouge du programme d’Emmanuel Macron. Nous espérons sincèrement que ce programme sera complété pour devenir cohérent avec le « devoir d’action » pour la planète plusieurs fois énoncé par Emmanuel Macron.

Nous attendons une réelle place pour une transition qui soit juste et qui s’appuie enfin sur les apports citoyens du mouvement France Nature Environnement, plus grande organisation environnementale du pays avec près de 6000 associations regroupant près d’1 million de personne dans tout l’hexagone et outremer.

Ce qui nous inquiète le plus, c’est la trajectoire environnementale d’Emmanuel Macron depuis le début de son mandat : alors que la démocratie et l’écologie apparaissaient parmi les principaux marqueurs du tout début de son quinquennat, elle sont progressivement devenues de plus en plus périphériques, avec une priorité de plus en plus marquée à l’exercice autoritaire et solitaire d’un pouvoir obnubilé par la croissance économique et le techno-solutionisme, dont l’expérience nous montre les limites.

Coups de cœur  

Peut-on se réjouir du fait qu’Emmanuel Macron annonce une convention transpartisane afin de moderniser nos institutions, pour plus d’efficacité et de vitalité démocratique ? Le cas échéant, il faudrait que cela soit l’occasion de la réforme sur la démocratie environnementale que nous demandons depuis longtemps, pour que le public soit davantage associé aux décisions impactant son environnement (ceci d’autant plus que les régressions en matière de participation du public décidées durant ce quinquennat vont à contresens des attentes citoyennes).  

Il annonce également 8 500 magistrats et personnels de justice supplémentaires d’ici 2027 : bonne nouvelle ou chiffre en deçà des besoins ? Nous avons grand besoin de mieux faire appliquer le droit de l’environnement, pour que la justice aille enfin plus vite que les bulldozers. 

Hériscore global d’Emmanuel Macron

Jean-Luc MELENCHON

La France Insoumise

SON OBJECTIF POUR 2050

La neutralité climatique (c’est-à-dire l’équilibre entre les émissions produites et les capacités d’absorption de la planète), donc le respect de l’Accord de Paris et ce que demande France Nature Environnement. Jean-Luc Mélenchon veut respecter les limites planétaires via une règle verte inscrite dans la Constitution: ne pas prélever davantage à la nature que ce qu’elle peut reconstituer ni produire de déchets plus que ce qu’elle ne peut supporter.

LES MESURES QU’IL PROPOSE POUR ATTEINDRE CET OBJECTIF

  • Transport

Pour les marchandises, Jean-Luc Mélenchon propose un plan de développement du ferroutage (un mode de transport des marchandises combinant rail et route) et une taxe kilométrique aux frontières dépendant de la distance parcourue pour favoriser les alternatives à la route.

Pour les personnes : un vaste plan d’investissements dans le train avec réouverture des lignes ferroviaires et gares du quotidien, l’augmentation du nombre de trains et des tarifs accessibles, le développement des usages partagés de la voiture et de la mobilité douce.

  • Logement

Jean-Luc Mélenchon vise un objectif de 700 000 logements rénovés par an et propose des mesures claires pour atteindre l’objectif : interdire la location de « passoires énergétiques » et rendre obligatoire la rénovation complète pour tous les logements antérieurs à 2000 d’ici 2050. On note également sa volonté de privilégier les rénovations complètes en bâtiments basse consommation pour que ces travaux soient réellement efficaces, avec un appui de l’État progressif selon le niveau de vie des ménages.

  • Energie

Les objectifs sont complètement partagés : viser un mix 100% énergies renouvelables, en développant notamment l’éolien et le photovoltaïque en toitures, sans aucune installation sur terres agricoles ou espaces sauvegardés.

Jean-Luc Mélenchon prévoit aussi de sortir du nucléaire, donc de ne pas construire de nouveau EPR. On salue également le choix d’arrêter le projet d’enfouissement des déchets nucléaires à Bure.

  • Industrie

On trouve dans la réponse de Jean-Luc Mélenchon des mesures très concrètes et incitatives pour une économie plus circulaire : former aux métiers de la réparation et du réemploi ; interdire les plastiques à usage unique ; généraliser les consignes ; créer un service public de la réparation et du réemploi; rendre obligatoire l’écoconception des produits ; généraliser l’indice de durabilité des produits…

  • Financements

Des promesses très claires : supprimer les niches nuisibles écologiquement ; consacrer 200 milliards d’investissement écologiquement et socialement utiles et conditionner toute aide publique à des critères sociaux et environnementaux.

  • Suivi

De nouveaux indicateurs de progrès humains sont prévus. Jean-Luc Mélenchon prévoit aussi d’instaurer un principe de non-régression écologique et sociale pour que le droit soit toujours plus protecteur.

SON OBJECTIF POUR 2050

La non-régression quantitative (en termes de population) et qualitative (en termes de nombre d’espèces).

LES MESURES QU’IL PROPOSE POUR ATTEINDRE CET OBJECTIF

  • Artificialisation

Jean-Luc Mélenchon veut stopper l’artificialisation des sols et la disparition de surfaces agricoles utiles avec des mesures courageuses : renoncer aux grands projets inutiles et imposés, empêcher la multiplication des entrepôts géants et moduler la Dotation Globale de Fonctionnement (contribution de l’Etat au budget des collectivités) pour accompagner les collectivités dans cette démarche.

  • Protection des milieux

Jean-Luc Mélenchon propose beaucoup de mesures protectrices pour les forêts :  interdire les coupes rases, laisser 25% de la forêt en libre évolution, diversifier les essences pour que les forêts résistent mieux au changement climatique et encadrer l’usage du bois dans la production d’énergie.

Pour les océans, il propose de créer des aires marines protégées en haute mer et d’augmenter leur niveau de protection. Il propose également de mettre en place des propositions touristiques de sensibilisation à la préservation de l’environnement, de la faune, de la flore.

  • Protection des espèces

Jean-Luc Mélenchon prévoit d’interdire les pratiques de chasse cruelles pour les animaux et d’interdire la chasse le week-end et durant les vacances scolaires : c’est une bonne chose, mais nous aurions aimé plus de détails au-delà de la chasse.

  • Elevage

Jean-Luc Mélenchon promet d’interdire les fermes usines t de déterminer de nouvelles normes pour les conditions d’élevage: accès à l’air libre, densité…

  • Financements

Davantage de moyens pour la justice et le tissu associatif local, d’effectifs pour les inspecteurs de l’environnement et les opérateurs de l’Etat pour mener à bien leur rôle : loin des gadgets, ces promesses sont les moyens les plus réalistes d’assurer la bonne application du droit de l’environnement.

SON OBJECTIF POUR 2050

Zéro Pollution, donc ce que vise l’UE et ce que demande France Nature Environnement.

LES MESURES QU’IL PROPOSE POUR ATTEINDRE CET OBJECTIF

  • Agriculture et alimentation

Jean-Luc Mélenchon promet l’interdiction immédiate des pesticides les plus dangereux (néonicotinoïdes et du glyphosate) et une réduction progressive des autres pesticides et des engrais azotés. Il veut établir des zones-tampons excluant l’usage de pesticides à moins de 200 mètres des habitations et des lieux recevant du public, tels les écoles et les hôpitaux.

Il promet de porter l’alimentation dans la restauration collective à 100% biologique et locale, avec une option végétarienne quotidienne pour réduire la part des protéines carnées au profit des protéines végétales. Pour réorienter complètement notre agriculture vers l’agroécologie, il propose une refonte complète des paiements de la Politique agricole commune (PAC), de façon très détaillée.

  • Qualité de l’eau

Jean-Luc Mélenchon veut atteindre le très bon état écologique des cours d’eau dans le mandat, notamment en adoptant une «règle bleue» : ne pas prendre à la nature davantage qu’elle ne peut reconstituer pour l’usage de l’eau et sa qualité. La protection des points de captage d’eau potable et de leurs aires d’alimentation est renforcée.

  • Qualité de l’air

Jean-Luc Mélenchon veut notamment rendre obligatoire les normes de l’Organisation Mondiale de la Santé sur les particules fines et étendre à la Méditerranée les normes écologiques applicables en mer Baltique, notamment en matière de limitation des émissions liés au trafic maritime.

  • Substances chimiques

Nous aurions aimé un engagement fort sur l’étiquetage de ces substances.

  • Europe et international

Jean-Luc Mélenchon propose de mettre fin aux accords commerciaux internationaux affectant le climat et la biodiversité.

Ce qui nous met en boule 

Nous regrettons l’absence d’engagement à organiser un débat démocratique sur l’énergie et à tenir compte de ses résultats, afin de permettre aux citoyens de se prononcer sur cet enjeu capital.  

Coups de cœur  

Une analyse très poussée et détaillée avec une réflexion sur la trajectoire à suivre pour réduire les émissions pour chaque filière. Et le fait que la sobriété soit mise au cœur du programme, avec une attention aux plus démunis pour que la transition écologique soit possible pour tous.

Nous apprécions également que Jean-Luc Mélenchon promette de revenir sur les régressions des normes environnementales et de participation du public que nous dénonçons depuis plusieurs années.  

Hériscore global de Jean-Luc Mélenchon

La réponse complète de jean-luc melenchon

Valérie PECRESSE

Les Républicains

SON OBJECTIF POUR 2050

La neutralité climatique (c’est-à-dire l’équilibre entre les émissions produites et les capacités d’absorbation de la planète), donc le respect de l’Accord de Paris et ce que demande France Nature Environnement.

LES MESURES QU’ELLE PROPOSE POUR ATTEINDRE CET OBJECTIF

  • Transport

Valérie Pécresse propose un programme de modernisation et de rénovation du ferroviaire, avec 3,5 milliards d’euros par an : c’est l’investissement nécessaire. Elle promet de soutenir les acteurs du fret et de la logistique dans leur transition énergétique : développement de l’usage de l’hydrogène et de la production et de stations bioGNV. Mais pas d’engagement clair à stopper les subventions aux camions de transport de marchandises les plus polluants, ce qui signifie que la route restera plus rentable que les autres modes de transports.

Pour le transport de personnes : elle propose un grand plan de soutien en faveur des gares, l’accompagnement des collectivités pour développer l’usage du vélo,  la fin de la vente des véhicules thermiques neufs en 2035 et plusieurs mesures pour soutenir les véhicules électriques. Ces derniers peuvent être utiles pour les déplacements contraints mais ne sont pas une panacée car ils accroissent notre consommation d’électricité.

  • Logement

Valérie Pécresse vise500 000 logements neufs ou rénovés chaque année. Cet objectif est insuffisant au regard de l’importance de l’enjeu d’une baisse de nos consommations d’énergie, pour atteindre nos objectifs climatiques et gagner en souveraineté.  Et elle propose peu de mesures concrètes pour l’atteindre. Nous notons néanmoins la volonté de rénovations performantes. 

  • Energie

Valérie Pécresse prévoit l’ouverture de 6 nouveaux EPR et de réinvestir dans les centrales nucléaires existantes. Ce choix est clairement dangereux pour notre sécurité (il nous rend extrêmement vulnérable aux attaques terroristes, aux évènements climatiques graves ou en cas de guerre) et coûteux pour nos portefeuilles (« le grand carénage », opération nécessaire pour remettre à niveau les centrales existantes, est évalué à plus de 100 milliards d’euros et les nouvelles centrales envisagées s’annoncent pire ; sans parler du coût de l’uranium, de la recherche, d’une catastrophe nucléaire que seul l’Etat peut assurer…).

Par ailleurs, le nucléaire est irresponsable : nous ne savons pas gérer les déchets radioactifs. Valérie Pécresse prévoit d’autoriser Cigéo, le projet d’enfouissement des déchets nucléaires et de laisser les générations futures avec ce fardeau, ainsi que celui des futurs démantèlements d’installations nucléaires. En espérant que tout se passera bien et qu’il n’y aura aucun problème les 100 000 prochaines années.  

Concernant les énergies renouvelables, Valérie Pécresse est pour le moins timide : si nous partageons la nécessité d’améliorer la concertation autour de ces projets, il manque clairement dans son projet la volonté d’un soutien fort. Pourtant, quels que soient les choix à venir sur le nucléaire, les spécialistes s’accordent à dire que leur développement est incontournable. Attention aux mauvaises solutions comme les agrocarburants qui entrent en concurrence avec l’alimentation. Un point positif : la volonté d’installer le photovoltaïque sur les toits des centres commerciaux et des zones logistiques plutôt que dans les espaces naturels ou agricoles.  

Elle projette aussi de supprimer la TVA pesant sur les taxes sur l’électricité : cela risque d’avoir des conséquences néfastes sur la nécessaire baisse de nos consommations. Mieux vaudrait des mesures pour accompagner les plus démunis.

  • Industrie

Valérie Pécresse se concentre sur la réindustrialisation de la France pour faire baisser les émissions des produits que nous importons. Nous partageons cette nécessité mais serons très attentifs aux modalités. Nous saluons la volonté d’utiliser l’écocontribution pour rendre les matières premières recyclées moins coûteuses que les matières premières vierges et de réintroduire le système de consigne. Nous aurions aimé plus de mesures sur la réparation et le réemploi.

  • Suivi

Valérie Pécresse annonce des «indicateurs précis» pour faire le point sur les réductions d’émissions mais sans préciser lesquels.

SON OBJECTIF POUR 2050

Avoir non seulement stoppé sur les territoires nationaux la 6e extinction des espèces, mais aussi d’avoir fait repartir à la hausse la biodiversité.

LES MESURES QU’ELLE PROPOSE POUR ATTEINDRE CET OBJECTIF

  • Artificialisation

Valérie Pécresse prévoit plusieurs mesures concrètes : la création d’un «fond de renaturation» de 200 millions d’euros pour la désimperméabilisation des sols en ville, la dépollution des friches industrielles et la renaturation de 50% d’entre elles, ainsi que la maîtrise du gaspillage de foncier au détriment des espaces naturels, par l’obligation de construire les parkings en hauteur ou en souterrain pour les nouveaux centres commerciaux et sites industriels.

Nous aurions aimé un engagement plus clair sur l’objectif de zéro artificialisation nette et des garanties sur les risques d’artificialisation liés à la réindustrialisation annoncée.

  • Protection des milieux

Elle annonce 10% du territoire métropolitain classé en zone de forte protection, c’est-à-dire ce qui est déjà prévu par la loi. Concernant les océans, elle vise un objectif 0% plastique en signant un accord avec les pays riverains de la Méditerranée, en interdisant d’ici la fin du mandat tout emballage plastique à usage unique et en rendant les matières premières recyclées moins coûteuses que les matières premières vierges importées. Nous saluons la volonté de préserver les littoraux de l’artificialisation et de déployer des solutions fondées sur la nature. 

Pour les forêts, elle veut soutenir la filière bois avec un fonds national forestier de 150 millions d’euros par an et un vaste programme de sylviculture et d’adaptation au changement climatique pour sauver nos massifs. Mais sa politique en la matière semble plus axée sur l’aspect économique  que sur la protection de la biodiversité forestière. C’est pourtant un équilibre entre les différentes fonctions de la forêt qu’il faut trouver.  

Elle prévoit la rénovation des réseaux d’eau et l’emploi des eaux usées pour l’irrigation, donc des mesures plutôt favorables à une baisse des consommations d’eau mais aussi un plan de captage de l’eau de surface pour l’irrigation, une fausse bonne idée. Nous regrettons aussi l’absence de mesure pour améliorer la qualité de l’eau.   Nous saluons la mention du nécessaire rétablissement des continuités écologiques et aquatiques, essentiel pour la sauvegarde des espèces migratoires.

  • Protection des espèces

Valérie Pécresse prévoit également un plan national « liste rouge de l’UICN » pour sauver toutes les espèces en voie de disparition en France listées par l’UICN en mobilisant chaque territoire autour d’une espèce emblématique.  La loi prévoit déjà actuellement des plans d’action pour la conservation ou le rétablissement des espèces protégées donc la plus-value de ce plan n’est pas évidente mais nous saluons la volonté qu’il traduit et la volonté d’associer les territoires à cette politique. Elle promet également une opération « Sauvons nos oiseaux » pour stopper leur déclin et augmenter les populations sur le quinquennat mais sans préciser en quoi il consistera.  

Nous regrettons l’absence de mesures courageuses sur la chasse.

  • Elevage

Rien à ce sujet.

  • Financements

Valérie Pécresse annonce 120 Md€ de prêts et souhaite sanctuariser la fiscalité écologique existante. Cette somme sera dégagée sous forme de prêts, grâce au livret vert, qu’elle souhaite créer en fusionnant le livret A et le livret développement durable, une bonne mesure. Elle veut progressivement éliminer les subventions aux énergies fossiles.

SON OBJECTIF POUR 2050

La diminution de l’impact des pollutions sur la santé publique (ce qui est beaucoup plus tiède que le zéro pollution).

LES MESURES QU’ELLE PROPOSE POUR ATTEINDRE CET OBJECTIF

Le doublement annoncé des budgets pour la prévention santé est une mesure positive.  

  • Agriculture et alimentation

Valérie Pécresse annonce un objectif de 100% des cantines publiques approvisionnées en produits locaux, dont des produits bio d’ici 2027. Mais il sera bien difficile à tenir puisqu’elle propose peu de mesures fortes pour sortir des pesticides et souhaite mettre fin au projet européen «De la ferme à la fourchette». Soutenir « une agriculture de précision » est assez vague. Notons néanmoins une volonté de soutenir l’agriculture biologique et de développer la culture et la consommation des légumineuses, indispensables pour que notre alimentation soit moins impactante pour le climat et moins dépendante des exportations.

  • Substances chimiques

Valérie Pécresse propose plusieurs mesures intéressantes à ce sujet : renforcer l’information des jeunes parents sur les thèmes de la santé environnementale, généraliser les mesures contre les perturbateurs endocriniens dans tous les établissements accueillant des enfants, puis dans toutes les collectivités.  

Elle propose également plusieurs mesures pour lutter contre le bruit.

  • Qualité de l’air

Elle prévoit un plan national sur la qualité de l’air dans les établissements scolaires et de sensibiliser sur les impacts du chauffage au bois, de favoriser son renouvellement ou l’encadrement de ses usages en zone dense. Ces mesures sont positives mais il manque des mesures fortes pour le transport de marchandises, un des secteurs les plus nocifs pour la qualité de l’air.

Ce qui nous met en boule 

Malgré les attentes fortes des Français de tous âges et de tous bords politiques en la matière, les enjeux environnementaux ne représentent pas une priorité dans le programme de Valérie Pécresse. Les objectifs affichés sont bons et on note une réelle réflexion sur certains sujets notamment pour la santé-environnement.

Mais les mesures proposées ne vont pas assez loin, elles ne visent pas à transformer notre modèle économique. De plus, dans ses discours et interventions publiques, Valérie Pécresse insiste quasiment systématiquement sur sa volonté de réduire les normes, notamment dans l’industrie et l’agriculture, ce qui est fondamentalement contradictoire avec les objectifs de réduction des impacts environnementaux des activités économiques.  

Coups de cœur  

A l’international, Valérie Pécresse veut soutenir la création d’une organisation mondiale de l’environnement pour mettre en cohérence les négociations mondiales sur le climat, la biodiversité et les océans et montrer l’exemple en accélérant la transition vers une économie décarbonée. Elle refuse d’importer des produits qui ne respectent pas nos normes environnementales.  

Elle promet également d’améliorer la concertation avec toutes les parties prenantes pour établir les feuilles de route, avec un processus identique au Grenelle de l’Environnement. 

Hériscore global de Valérie Pécresse

la réponse complète de valérie pécresse

Fabien ROUSSEL

Parti Communiste

SON OBJECTIF POUR 2050

La neutralité climatique (c’est-à-dire l’équilibre entre les émissions produites et les capacités d’absorption de la planète), donc le respect de l’Accord de Paris, comme le demande France Nature Environnement.

LES MESURES QU’IL PROPOSE POUR ATTEINDRE CET OBJECTIF

  • Transport

Il annonce que le développement du fret ferroviaire et fluvial sera un « axe stratégique majeur », ce qui est essentiel puisque le transport représente un tiers de nos émissions de gaz à effet de serre et que 89% des marchandises transportées en France le sont par la route. Néanmoins, nous regrettons l’absence de mesures claires sur le sujet, notamment pour rendre le transport ferroviaire plus attractif.

Concernant le transport de voyageurs, plusieurs annonces vont dans le bon sens :  réouverture de petites lignes SNCF, refonte de la tarification sociale des transports sur les lignes nationales. Si nous saluons la volonté de d’élever les transports collectifs urbains « au rang de priorité de l’action publique », nous nous méfions de l’annonce de leur gratuité : entretenir des réseaux de transports a un coût. Les rendre gratuits risque de peser sur leur qualité. A la gratuité, nous préférons des tarifs sociaux pour les personnes les plus démunies.

  • Logement

Fabien Roussel annonce une loi de programmation en faveur de la rénovation des logements et des bâtiments pour atteindre un objectif de 700 000 logements isolés et rénovés par an : un objectif important étant donné l’urgence de consommer moins pour atteindre nos objectifs climatiques et réduire notre dépendance aux énergies importées.

Nous notons aussi l’ambition en termes de niveau des rénovations puisqu’il souhaite « une rénovation globale des passoires thermiques ». Mais pas de mesures concrètes sur comment atteindre cet objectif.

  • Energie

Malgré les coûts et les risques qu’implique cette technologie, Fabien Roussel souhaite la construction de six EPR supplémentaires au minimum. Cela ne ferait qu’accroitre la facture de production d’électricité (quand il a été lancé en 2007, le chantier de l’EPR de Flamanville devait coûter 3,3 milliards d’euros : il en a déjà couté 19,1 milliards et n’est pas fini) et notre vulnérabilité, notamment face à des actes de guerre ou terroristes.

Il promet par ailleurs un fort investissement dans les énergies renouvelables, ce qui est positif car quels que soient les choix à venir sur le nucléaire, les spécialistes s’accordent à dire que leur développement est incontournable.

  • Industrie

Il promet un effort soutenu de formation continue et de requalification des salariés pour mettre en œuvre les innovations techniques permettant la décarbonation de l’économie et des conférences permanentes pour l’emploi, la formation et la transformation écologique des productions.

Il annonce également un plan de lutte visant à réduire l’utilisation du plastique, à favoriser le réemploi et le recyclage des déchets plastiques. Ces mesures vont dans le bon sens mais restent assez floues.

  • Financements et suivi

Fabien Roussel prévoit 140 milliards d’euros pour mettre en place une politique conforme aux recommandations du GIEC. Il souhaite proposer aux peuples et gouvernements européens un pacte pour le climat et l’urgence sociale mobilisant 6% du PIB des pays européens.

  • Suivi

Pas de nouveaux indicateurs prévus. On dirait que le candidat communiste reste avant tout productiviste.

SON OBJECTIF POUR 2050

Aucun objectif annoncé.

LES MESURES QU’IL PROPOSE POUR ATTEINDRE CET OBJECTIF

  • Artificialisation des sols

Rien sur le sujet alors que ce phénomène est une des causes majeures de disparition de la biodiversité.

  • Protection des milieux

Fabien Roussel annonce que la place des territoires protégés sera portée à 30% : c’est ce qui est déjà actuellement prévu par la loi. Mais peu de mesures concrètes pour atteindre cet objectif en France, à part des moyens budgétaires accrus pour l’office national des forêts. Rien notamment sur les aires protégées.

Il est plus ambitieux au niveau international puisqu‘il souhaite que la France propose un traité mondial pour protéger les fonds marins de toutes exploitations qui nuiraient à l’environnement et à la biodiversité et qu’elle s’engage à ne plus importer de produits responsables de la déforestation tropicale.

  • Protection des espèces

Rien à ce sujet.

  • Elevage

Fabien Roussel annonce des mesures de contrôle pour empêcher le développement des installations industrielles d’élevage : peu clair puisque le droit actuel n’interdit pas les élevages industriels. La définition de ces installations serait donc à préciser : s’agit-il d’interdire les élevages en cage comme le demande France Nature Environnement ?

SON OBJECTIF POUR 2050

Aucun objectif annoncé.

LES MESURES QU’IL PROPOSE POUR ATTEINDRE CET OBJECTIF

Quasiment aucune mesure sur ce sujet, Fabien Roussel ne semble pas considérer les pollutions de toutes sortes et leurs impacts sur notre santé comme un enjeu prioritaire. Rien n’est annoncé pour encadrer l’usage des substances chimiques ou améliorer la qualité de l’air ou de l’eau.

  • Agriculture et alimentation

Fabien Roussel veut utiliser les fonds de la PAC pour favoriser la transition agroécologique et augmenter les aides pour les fermes biologiques. Nous aurions aimé plus de précision sur ces sujets.

Ce qui nous met en boule 

Fabien Roussel ne semble pas avoir intégré les enjeux majeurs environnementaux. L’effondrement de la biodiversité et l’impact des pollutions multiples sur notre santé ne semblent pas faire partie de ses priorités.

En matière d’énergie, il reprend le mirage du nucléaire comme solution à la nécessaire réduction des émissions de gaz à effet de serre, sans prendre en compte le fait que nous ne savons plus construire de nouveaux réacteurs et les risques majeurs que feront peser les installations nucléaires dans un monde de plus en plus instable.  

Coups de cœur  

En matière de politique de commerce international, les propositions de Fabien Roussel vont dans le bon sens : il souhaite que notre pays dénonce les traités de libre-échange qui facilitent les importations de produits manufacturés à l’étranger dans des conditions sociales et environnementales moindres et que nous taxions lourdement les produits venant de pays ne respectant pas nos normes sanitaires et environnementales.  

Hériscore global de Fabien Roussel