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La Bléone retrouve sa continuité écologique
Vous vous êtes peut-être déjà posé la question : pourquoi trouve-t-on de tels engins imposants dans le lit même de la Bléone ? Pourquoi des arbres coupés sur les berges ? Quels impacts environnementaux va avoir ce chantier ?
Le 29 septembre, FNE 04 a organisé une visite du chantier d’arasement du seuil du pont des Chemins de Fer de Provence (CFP) animée par le Syndicat Mixte Asse Bléone (SMAB) pour les élus et les techniciens des communes du bassin versant de la Bléone pour voir de près les travaux dans le lit de la rivière et comprendre leurs objectifs.
Après la visio-conférence proposée le matin sur les outils d’urbanisme (PLU(i), SCoT etc.) destinés à préserver et restaurer le bon fonctionnement des milieux aquatiques, l’après-midi a été consacré à la sortie de terrain pour étudier un exemple concret de restauration de continuité écologique : le chantier d’arasement du seuil du pont des CFP à Digne-les-Bains réalisé dans le cadre du Contrat de rivière «Bléone et ses affluents».
Arasement du seuil
Ce seuil constitué d’enrochements bétonnés a été construit en 1985 suite à un abaissement important du lit de la Bléone qui a notamment conduit à l’affaissement d’une des arches du Grand Pont lors de la crue du 15 juillet 1973. La hauteur de ce seuil est de 3,5 m !

C’est un obstacle infranchissable pour les poissons qui restent bloqués en aval de ce seuil, tout comme pour les sédiments qui eux à leur tour restent bloqués et s’accumulent en amont. Ces sédiments accumulés remontent le niveau du lit de la rivière qui peut contenir moins d’eau lors des crues importantes et produit plus de dégâts sur les habitations environnantes et les terres agricoles.
Mais pourquoi de pas simplement extraire les sédiments ?
Hélas, ce sont les extractions massives de matériaux dans le lit de la Bléone dans les années 1950-1970 qui ont conduit à des incisions importantes du lit par l’érosion. Cette érosion a largement fragilisé les infrastructures existantes, ce qui a amené les gestionnaires de l’époque à la construction des seuils. Un cercle vicieux en somme.
Pour rétablir le bon fonctionnement de notre belle rivière en tresse, il est nécessaire d’enlever les obstacles qui empêchent la libre circulation des espèces et des sédiments. Ces travaux ont été identifiés comme prioritaires dans le Contrat de rivière «Bléone et ses affluents». Après .
Mais une fois le seuil enlevé, une partie des sédiments bloqués pourra être importée par la rivière, ce qui entrainera l’abaissement du fond de la rivière. Est-ce que les digues à Digne sont prêtes ?
Confortement des digues
L’étude a démontré que les fondations des digues en amont du pont sont trop peu profondes et qu’elles seront fragilisées après l’arasement du seuil. Donc, avant de démarrer les travaux sur le seuil, le SMAB s’est penché sur le confortement des digues qui protègent les habitations entre la Halle des sports « Alice Milliat » et le plan d’eau des Férréols.

Pour minimiser l’impact environnemental des travaux dans le lit de la rivière, le choix de la période de réalisation des travaux a été très important. Plusieurs critères ont été pris en compte :
- La période des crues de la rivière.
- La période de reproduction des poissons (afin d’éviter la destruction des frayères).
- La période de nidification des oiseaux dans la ripisylve de la rivière (afin d’éviter la destruction et l’abandon des nids).
Pour cette dernière raison, le SMAB a dû attendre jusqu’au 16 août 2020 pour le début des travaux d’abattage des arbres sur les digues sur la longueur d’environ 200m.

Etait-il vraiment nécessaire d’abattre tous les arbres sur les digues ?
Outre le fait que les arbres gênent l’exécution des travaux de confortement des digues, les grands arbres présentent également un danger en période des crues. Les racines qui se sont développées au milieu des blocs fragilisent la digue en créant des points de fragilité. Par ailleurs, ces grands arbres peuvent malheureusement basculer dans la rivière en arrachant une partie de la digue.
Le SMAB ne laissera évidemment pas la rive gauche de la Bléone sans végétation, mais ce sera une végétation gérée et entretenue régulièrement.
Quant aux travaux en cours du confortement des fondations de la digue, ils sont effectués par sections de 50m pour protéger la digue en cas de crue.

Le sabot d’enrochement est mis en place pour soutenir l’ouvrage. Le géotextile est disposé au niveau des fondations des digues pour éviter de lessiver la terre et retenir les limons. Le niveau final des fondations des digues sera à 2,5 m en dessous du futur lit de la Bléone.

Les zones naturelles dans le lit de la rivière (des îlots avec la végétation) sont mises en protection lors des travaux.

La gestion des déchets du chantier fait partie de l’impact environnemental de ce dernier. Tous les blocs démontés sont réutilisés dans le chantier. Les déchets du chantier sont évacués à la déchetterie et font objet du tri sélectif. Les métaux récupérés sont acheminés au ferrailleur à Mallemoisson. La végétation abattue est broyée sur place et ensuite évacuée à la déchetterie de la Colette.
On ne peut pas éviter tous les impacts environnementaux mais le SMAB surveille le chantier de près pour les minimiser au maximum. Les travaux se poursuivront par tranches pendant les deux prochaines années. Rendez-vous en 2022 au bord de la Bléone qui aura retrouvé son fonctionnement naturel et sa continuité écologique, au moins jusqu’au barrage de Malijai !
Envie de savoir plus sur les rivières en tresses ?
Si vous souhaitez en savoir plus sur les rivières en tresses et les ripisylves, nous vous invitons à regarder le web-documentaire réalisé par FNE PACA :
Découvrir le documentaire «tresses de vie»Vous pouvez également retrouver notre visi’EAU-conférence sur la Bléone et sa biodiversité sur .
Envie de vous amuser un peu ? Faîtes notre quiz sur la Bléone !
Faire le quiz BléoneCes deux sessions des journées techniques d’échanges et d’accompagnement ont été proposées dans le cadre du Contrat de rivière Bléone et ses affluents porté par le l’Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée-Corse.
Cette action fait partie du projet qui a bénéficié du soutien financier de l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, à hauteur de 7 358 €.

