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Contre les « chasses traditionnelles » des oiseaux

Publié le 27 juillet 2022

Le ministère de la Transition écologique a ouvert plusieurs consultations publiques concernant les quotas de « chasses traditionnelles » dans plusieurs départements français. Sur le même modèle que ceux de l’année précédente, ces arrêtés prévoient d’autoriser à nouveau, pour la campagne de chasse 2022-2023, la capture de 107 730 oiseaux sauvages. France Nature Environnement vous invite à donner un avis défavorable à cette mesure.

Pourquoi faut-il se mobiliser contre ces chasses ?

Ces chasses dites « traditionnelles », qui s’apparentent plutôt à du piégeage à l’aide de cages (matoles) ou de filets (pantes), datent d’une période où les populations rurales utilisaient des petits oiseaux (merles, grives, alouettes) comme une ressource alimentaire, ce qui n’est plus justifié aujourd’hui. Le piégeage est difficilement contrôlable et les pratiques sont cruelles et non sélectives : de nombreux oiseaux protégés se font aussi capturer. Lors des opérations de surveillance, les associations ont souvent trouvé des oiseaux blessés ou morts dans les pièges. Au stress de la capture s’ajoutent les heurts physiques du grillage, le stress des manipulations, la violence des collets…

L’alouette des champs est une espèce en fort déclin : elle a perdu 35% de ses effectifs nicheurs en France en 15 ans. Or les arrêtés prévoient le piégeage de 106 500 alouettes, venant s’ajouter à toutes celles qui sont déjà chassées au fusil !

Le Conseil d’État a déjà annulé à plusieurs reprises des arrêtés similaires et la Commission Européenne a mis en demeure la France de mettre fin à ces chasses traditionnelles, car elles ne respectent pas la réglementation communautaire.

Comment participer à la consultation ?

Rendez-vous avant le 10 août sur les pages web des consultations pour avoir plus d’informations et postez votre commentaire sur la page prévue à cet effet. Il est important de personnaliser votre réponse et de ne pas faire un simple copier-coller des arguments proposés, pour que votre réponse soit bien comptabilisée lors de la synthèse de cette consultation.

Capture des vanneaux et des pluviers dorés dans le département des Ardennes (2022-2023)

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Capture de l’alouette des champs au moyen de matoles dans les Landes et le Lot-et-Garonne (2022-2023)

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Capture de l’alouette des champs au moyen de pantes en Gironde, Landes, Lot-et-Garonne et Pyrénées-Atlantiques (2022-2023)

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Que dire ?

Nous vous invitons à répondre à la consultation en donnant un avis défavorable à ces arrêtés.

France Nature Environnement vous propose quelques arguments que vous pouvez utiliser :

  • Ces chasses ne sont plus justifiées aujourd’hui, où les ressources alimentaires ne manquent plus.
  • Il est très difficile de contrôler réellement les captures, de vérifier que les espèces protégées sont effectivement relâchées et de s’assurer que les chasseurs respectent les quotas.
  • Ces chasses sont cruelles et infligent des blessures et du stress aux oiseaux capturés.
  • Ces chasses ne sont pas sélectives : les cages et les filets capturent indistinctement des espèces protégées, comme des petits passereaux. Il arrive que ces oiseaux meurent avant d’être relâchés, et même s’ils sont relâchés ils sont souvent blessés et stressés.
  • La capture de 106 500 alouettes, venant s’ajouter à la chasse au fusil, est incompatible avec le mauvais état de conservation de cette espèce, déjà menacée par l’agriculture intensive. L’alouette des champs devrait être retirée des espèces chassables et classée comme espèce protégée.
  • Ces chasses sont illégales : la Commission Européenne a mis en demeure la France de faire cesser ces pratiques et le Conseil d’État a déjà annulé à plusieurs reprises des arrêtés similaires.
  • Ces arrêtés ne visent qu’à satisfaire une minorité des chasseurs, au détriment de la biodiversité.

Allons plus loin : partagez la mobilisation

Plus nous serons nombreux à nous exprimer pour la suspension de ces chasses, plus nous aurons de chance d’être entendus. N’hésitez pas à mobiliser votre entourage : bouche à oreille, courriel, partage sur les réseaux sociaux… Nous avons jusqu’au 10 août 2022 pour faire pencher la balance !